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Les méthodes de travail évoluent avec la part que doit prendre la construction dans la transition écologique. L'approche des problèmes s'approfondit et requière une réflexion transversale sur des sujets ignorés jusqu'à présent: recherche de la frugalité des moyens mis en oeuvre, prise en compte du temps long par l’analyse du cycle de vie, diversité des mobilités, adaptation aux effets du changement climatique, reconquête de la biodiversité dans un monde réduit par l'action de l'homme...
Les outils informatiques ouvrent également le champ à un nouveau type de collaboration entre les intervenants qui se matérialise par la maquette numérique, dont la force tient dans le dépassement de la simple représentation graphique et le développement des applications de travail à distance.
Cette double contrainte d'impératif de résultat en matière environnementale et d'intégration d'outils numériques évolutifs, avec les implications qui en découlent sur la façon de concevoir, décuple l'importance de la phase amont des projets et bouscule les habitudes : planning et contenu des études, prescription des matériaux et choix constructifs, économie du projet, nécessité de rapports plus en amont avec les fabricants et les entreprises.
Ces changements de méthode placent des exigences bien réelles sur tous les intervenants : aménageur (conseil aux élus, coordination des objectifs, planification adéquate), maîtrise d'ouvrage, consultants, maîtrise d'oeuvre, entreprises.
Notre positionnement face à ces enjeux
  • Un travail précurseur sur les enveloppes performantes de bâtiment dès les années 90, au moment du lancement des principes du Passivhaus en Allemagne, à l'occasion de réalisations situées au Grand-Duché de Luxembourg puis au Royaume-Uni : assurer la continuité thermique réelle de l'enveloppe du bâtiment dans les trois dimensions implique le plus souvent une isolation par l'extérieur*, associée à des dispositifs techniques ad hoc aux points singuliers (pied de façade, supports de parement, balcon, accrotère).
    * participation récente à la commission technique Afnor (P10E) pour la technique du mur double avec briques de parement: révision DTU 20.1 (juillet 2020), DTU 20.12 (à venir), guide du CTMNC de conception des maçonneries décoratives (à venir).
  • Une expérience de la démarche et du travail collaboratif dans le cadre de contrats de conception/réalisation au Royaume-Uni et en France, ce qui signifie que nous abordons tout projet avec un retour d’expérience significatif et comparatif sur les aspects pratiques et humains. Sortir des schémas traditionnels demande d'être vigilant pour éviter les écueils:
•   Il faut savoir évaluer le niveau des informations nécessaires à intégrer dans un marché global (propension à sous-estimer ce niveau, de par la nature incomplète des études de détail en phase amont, et de par l'engagement planning souvent pris sans réelle concertation);
•   Définir une fonction de pilotage en lui intègrant une part de taches productives dans ses attributs : c'est un moyen pratique pour limiter les taches non productives exigées des intervenants, et donc leur permettre de se concentrer sur la production d'informations et la résolution des problèmes;
•   Bien définir le contenu et la périodicité de la réunion de projet (ou de chantier): celle-ci n'a pas pour objet de se rassurer sur tous les sujets mais d'être efficace dans la résolution des problèmes : peu d'intervenants sont nécessaires;
•   Eviter les comportements reproduisant les rôles traditionnels (alors que le contrat ne l'est pas) ou le retranchement contractuel face aux difficultés;
•   Prendre conscience que la « démarche projet » est faite d’aller-retours* et donc admettre que la conduite de projet doit pouvoir intégrer ces retours.
* On peut ainsi se rendre compte, avant qu’il ne soit trop tard, qu’une idée qui semblait bonne et simple engage en fait trop de moyens et de complexité ou dégrade le projet, une fois qu’elle est formalisée, et qu’il vaut mieux ne pas développer cette idée.
  • Une expérience de la « coproduction du service », c’est-à-dire du travail en temps réel avec le client, les intervenants et les entreprises, véritable processus de création de valeur, dans un mode de fonctionnement en « chef de projet intégrateur ».  L’adaptation est intrinsèque à cette relation de service et sa nécessité doit être comprise par les directions d'entreprise des différents intervenants qui raisonnent en contrats figés de prestations.
Une prise de conscience nécessaire par tous les intervenants
Les outils sont de plus en plus sophistiqués mais...
  • L’expérience montre que la synergie entre les intervenants n’est jamais acquise, qu’elle ne va pas de soit, y compris au sein d’une société aux compétences intégrées, car le facteur humain reste toujours primordial (manque d'appréciation du conducteur de projet /directeur d'affaire, motivation non partagée, compétition interne, déconnexion entre commerciaux et opérationnels chantier, etc).
  • La maquette numérique « base de données » a pour corollaire une exigence de rigueur et de précision dès le départ: on ne peut plus élaborer un planning des études (et donc de contenu des livrables) sans consulter tous les intervenants.
La maquette numérique
  • Comme nos bureaux d'études, nous travaillons avec le logiciel Autodesk REVIT. Nous nous référons pour la pratique du BIM aux deux contrats "BIM Manager" et "AMO BIM" élaborés en 2018 par la MAF avec la FPI (Fédération des Promoteurs Immobiliers) qui clarifient les demandes et responsabilités pour chacun des intervenants.